Day to Day #3

Il y a les doutes, les questionnements, sur mon avenir, sur le notre. Il y a la santé qui va et qui vient, le sommeil qui se fait la malle...

Il y a les doutes, les questionnements, sur mon avenir, sur le notre. Il y a la santé qui va et qui vient, le sommeil qui se fait la malle et l'humeur qui s'assombrit. Mais il y a aussi tous les petits bonheurs, les sourires et les rires qui emplissent mes oreilles. Les petites joies et les grandes victoires, les pas en avant, les sauts dans le temps et dans la vie.






Ces derniers mois ont été alternativement très difficiles et très beaux. Je commence à me sentir réellement à ma place, bien dans ma vie, dans mes relations et dans ma peau. J'ai moins peur du regard des autres, du moins j'essaie. J'ai moins peur de vivre comme je l'entends et non comme la société le voudrait, moins peur de me créer mon petit bout de chemin bien à moi. Et sur ce bout de chemin ont poussé tellement de souvenirs ces derniers temps. Leur beauté rayonne encore au fond de mon coeur, réchauffant mes pensées quand le ciel du quotidien vient à s'assombrir.






J'ai lu quelque part, une théorie sur la plasticité du cerveau au service d'une vie plus belle. J'ai lu que l'on pouvait rompre le cercle vicieux des pensées négatives, que l'on pouvait choisir de construire de nouveaux chemins neuronaux au profit d'une pensée positive. Et tout en lisant cela, j'ai pris conscience du travail que j'ai fait sur moi, de mon évolution, de mon éclosion.




Alors je continue, et je continuerai. Je n'aurai de cesse d'amplifier ces petits bonheurs qui remplissent ma vie de satisfaction ; de balayer la culpabilité des erreurs et d'embrasser la remise en question positive de moi-même. Je poursuivrai à vous parler de bonheur et de plénitude, de déceptions et de joies, d'équilibre.




Et comment vous parler de mon bonheur sans vous parler de badminton ? C'est la première pensée qui m'est venue, quand l'inspiration est réapparue. Le badminton, il faut que je vous en parle, il faut que je vous explique. Que je vous décrive ce sentiment de bonheur ultime quand je suis avec eux, de joie immense quand je les regarde rire et plaisanter, ce bien-être profond quand je suis là. Là, sur un terrain. Là. A ce moment précis, me concentrant sur l'adrénaline et le dépassement de moi-même, vivant chaque erreur et chaque réussite à leur paroxysme. Rayonnant. C'est court mais c'est intense. Et c'est chaque fois pareil : je traine un peu des pieds, fatiguée de ma semaine, un peu grognon de me lever si tôt un dimanche matin. Je peine à me réveiller puis... Je me régale. J'oublie le monde extérieur, je perds la notion du temps, de l'espace, la notion de tout. Quel temps fait-il à l'extérieur ? Je n'en ai pas la moindre idée, car tout ce qui compte, c'est ce gymnase. Cette lumière artificielle et ce bonheur bien réel. Je rentre souvent encore plus épuisée, vidée de toute énergie mais emplie de joie. Chaque compétition de badminton est comme un shoot pour moi, un rail de coke que je sniffe beaucoup trop vite à mon goût.


Avec mon équipe d'interclubs (compétition par équipe)

Mais il n'y a pas que ça. Le badminton, ce n'est pas que ça ; la sueur, la tactique, la cohésion, la fusion. Il faut que je vous parle de cela aussi, il faut que je vous parle de mon partenaire. On s'est trouvés un peu par hasard, je ne sais même plus comment d'ailleurs, mais on s'est plutôt bien trouvés. De notre premier tournoi ensemble est née une relation fusionnelle sur le terrain, une attention mutuelle où chacun sait quand encourager et quand laisser couler, quand motiver et quand féliciter. Nous progressons maintenant ensemble, trébuchons mais nous relevons. Nous avançons et ça fait du bien, de sentir qu'un inconnu nous connait finalement si bien. Mais ce n'est pas le seul. Il n'y a pas que lui. J'aimerais vous parler de quelqu'un d'autre, quelqu'un que j'apprends à redécouvrir petit à petit, pas à pas. Quelques années de vide et de conflit ont creusé un fossé entre notre complicité passée et notre attitude actuelle, mais tout revient, tout finit toujours par revenir. Je vous expliquais l'année dernière comment, grâce à un week-end sur les routes polonaises, j'avais retrouvé mon frère. J'aimerais vous parler aujourd'hui de notre fraternité nouvelle. De notre confiance mutuelle et de notre synergie, de nos efforts communs, de nos batailles côte à côte, de nos souffles courts sur le terrain, de nos mains qui s'entrechoquent et de nos sourires qui se croisent. Car si j'ai choisi ce club précis de badminton, c'est pour lui. Pour jouer avec lui, pour renouer avec notre enfance heureuse côté à côte. Il n'est pas facile, je ne le suis pas non plus, mais au final, qui nous connait si bien ? Et c'est tellement agréable, reposant et excitant à la fois. Une nouvelle énergie m'habite quand c'est avec lui que je joue. Un bonheur nouveau et si familier à la fois. Une complicité peu à peu retrouvée.


Victoire en double mixte P10 avec Geoffroy

Deuxième place en double mixte P12 avec mon frère

Et puis il y a ces week-ends là, ces moments qui construisent notre bonheur, à deux.
Il y a l'air frais des hauteurs et l'odeur de la campagne. Tes lèvres qui accueillent les miennes sur le quai de la gare. Le sourire bienveillant de tes grands-parents et nos discussions géopolitiques anecdotiques que je n'ai qu'avec vous.
Il y a le réveil qui ne sonne pas, les oiseaux qui nous tirent délicatement des bras de Morphée et la lumière qui filtre à travers les volets. Je les ouvre doucement et inspire profondément. On est bien, là.









Il y a finalement très peu de mots et d'images pour décrire  notre bonheur, nos balades, nos activités manuelles et toutes ces choses qu'on ne prend le temps de faire qu'ici. S'assoir sur une chaise au soleil et lire, doucement, parce qu'on a le temps.










Et finalement, dans chaque instant, il y a mon tigrou préféré, ma capitale des pêchés. Il y a mon chaton et je sais, je sais bien que ce n'est plus un chaton, mais laissez-moi y croire encore un peu. On pourrait s'y méprendre, je vous jure, quand on le voit sautiller à la poursuite de sa souris en plastique, trimballer son âne en peluche dans sa gueule ou se lover contre mon visage en ronronnant, à l'heure où mon réveil essaie de me tirer des bras de Morphée.




Il est celui qui me retient dans le lit au petit matin, tant ses câlins sont emplis de douceur. Celui, aussi, qui me pousse à rentrer plus tôt chaque soir, à gravir les dernières marches menant à mon palier un peu plus vite. J'entends alors ses appels impatients de l'autre côté de la porte. Je l'entrebaille et déjà sa tête s'y faufile. Il se roule par terre et fait semblant de ne plus me voir, attendant, les quatre pattes en l'air, que je le couvre d'amour. Et c'est ce rituel qui cadre ma vie. Parce que, pour lui, je me dois de mettre de l'ordre dans mon quotidien. Je dois devenir responsable et aimante, juste à l'heure de punir les bêtises et disponible à celle où sa mine rayonnante m'appelle pour jouer. Pour lui, il faut que je sois forte. Et finalement, c'est cette idée là qui me fait tenir dans les moments les plus difficiles : il y a quelqu'un qui m'attend. Il y a quelqu'un qui a besoin de moi, quelqu'un qui ne pourrait vivre sans moi. Cette pensée fait naître un sentiment d'utilité en moi, je me sens importante et désirée, indispensable, je me sens forte. Forte grâce à lui et forte pour lui.




Il y a cinq ans, j'avais une peur bleue des chats, de leurs griffes et leurs attaques, imprévisibles. Il y a cinq ans, je paniquais si l'on approchait l'une de ces boules de poils à moins d'un mètre de mon visage. Et voilà que j'apprends aujourd'hui à mon chat comment faire des bisous. Je tends la joue et il y frotte son museau et c'est magique, indescriptible, l'amour. Mon amour. Mon amour qui, comme au premier jour, s'agrippe à moi quand je le prends dans mes bras, enfouis sa tête dans mon cou et mordille mes cheveux en guise d'étreinte. Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Ses yeux joueurs et ses griffes qui se cramponnaient, son regard me suppliant "Ne me laisse pas". J'ai su avant même d'ouvrir sa cage que ce serait lui. C'était une évidence. Il me le confirme chaque jour.



A nos « 1 an »  ♡

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4 réactions

  1. Ah qu'il est beau cet article ! J'aime ta façon de parler de la vie, de ses respirations, des petites choses qui comptent, des 'éclosions" (quel beau mot !), des amitiés qui se nouent, des joies, de la conquête de soi, lentement, sûrement. Ca te rend incroyablement attachante. Beaucoup de douceur et de poésie de l'instant dans ce bel article, beaucoup de jolies choses et de petits bonheurs qui comptent.
    Photos : ma série préférée, c'est celle de la campagne (la fenêtre ouverte, le vitrail...), j'adore ce que ça dégage, tu connais ma passion pour les paysages ! mais j'aime aussi beaucoup celles de toi avec Macao.
    Des bises, Julie <3

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    1. Merci pour ce commentaire si adorable, il m'a vraiment vraiment touchée, j'en ai les larmes aux yeux. Merci d'être toujours là et d'être si bienveillante ♡♡

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  2. Bravo pour cet article bien écrit. C'est difficile de décrire ces petits instants, de capter ces impressions qui font le bonheur. C'est très bien fait !

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    1. Merci pour ce si gentil commentaire. Je suis contente si j'ai réussi à transmettre un peu de mon bonheur à travers mes mots.

      A bientôt par ici ou sur ton blog !

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Julie La Blogtrotteuse©. Fourni par Blogger.